L'ancien président du Togo, le général président à vie, avait une pointe d'humour cinglante. Son air sévère tranchait avec cette capacité à manier précieusement les mots. Lors d'un sommet Franco-africain, ces sortes de grandes messes, ces meetings qui donnent à nos chefs d'Etat l'occasion de se payer une respectabilité internationale.
Souvenez-vous, c'était en 1983, Paul Biya, un jeune premier, il débutait, il n'avait pas le talent du vieux briscard de Gnassingbé. Comme bon nombre de jeunot, il avait encore la tête dans les étoiles. A la sortie de l'Elysée, tout de go, il déclara: « Je suis le meilleur élève de la France ». J'attends encore les ricanements des conseillers de la cellule Afrique. Aujourd'hui, Paul Biya est plus subtile. Il affirme maintenant, avant de s'enfoncer dans sa limousine au bord des larmes de rires : «J'ai apporté la démocratie au Cameroun. Vous voulez changer l'homme qui a apporté le changement. ». Vous voyez, cela fait encore se tordre de rires dans les chaumières à Douala.
Depuis quelques mois, il trouvé un autre registre dans le comique, il a découvert qu'il n'a fait que 26 ans au pouvoir. A 75 ans, il est encore jeune, il n'a pas encore la plus grosse. Par contre, il apprend très vite les blagues des anciens. Comme le vieux briscard, il commence par limiter les mandats présidentiels, puis faisant semblant d'être sérieux, il affirme « De toutes nos provinces, de nombreux appels favorables à une révision me parviennent. Je n'y suis évidemment pas insensible » Ce n'est pas beau ça ! C'est digne de figurer dans les dialogues de Louis de Funès.
Pourtant, il ne peut rivaliser avec notre regretté Général. Tenez-vous bien, en pleine séance d'ouverture de la conférence, celle sous Chirac, quand les chefs d'Etat, comme des petits pois en rangs serrés, du plus petit au plus grand, écoutent religieusement le grand Manitou de Paris, le chef Eyadema, qui a comme voisin de droite Hissène Habré, et en Face Mobutu Sese Seko, ne cesse de donner des coups de coudes à l'ancien rebelle en désignant l'homme à la chéchia de léopard, du menton : « il a la plus grosse » répète t-il. Hissène Habré gêné, fait mine de ne pas comprendre. Eyadema repart de plus belle, il se penche cette fois, dans le creux de l'oreille de son voisin, il réaffirme l'air amusé, « il a la plus grosse ». Hissène Habré étouffe un rire. Satisfait de l'effet, le président Togolais, qui vient de changer l'article 59, certainement pour rivaliser avec l'homme léopard. Malgré sa promesse de 1999, il peut dorénavant se représenter à la présidence de la République précise, « il a la plus grosse fortune ». Quand certains pleurent des blagues a plusieurs millions, d'autres rient.
Souvenez-vous, c'était en 1983, Paul Biya, un jeune premier, il débutait, il n'avait pas le talent du vieux briscard de Gnassingbé. Comme bon nombre de jeunot, il avait encore la tête dans les étoiles. A la sortie de l'Elysée, tout de go, il déclara: « Je suis le meilleur élève de la France ». J'attends encore les ricanements des conseillers de la cellule Afrique. Aujourd'hui, Paul Biya est plus subtile. Il affirme maintenant, avant de s'enfoncer dans sa limousine au bord des larmes de rires : «J'ai apporté la démocratie au Cameroun. Vous voulez changer l'homme qui a apporté le changement. ». Vous voyez, cela fait encore se tordre de rires dans les chaumières à Douala.
Depuis quelques mois, il trouvé un autre registre dans le comique, il a découvert qu'il n'a fait que 26 ans au pouvoir. A 75 ans, il est encore jeune, il n'a pas encore la plus grosse. Par contre, il apprend très vite les blagues des anciens. Comme le vieux briscard, il commence par limiter les mandats présidentiels, puis faisant semblant d'être sérieux, il affirme « De toutes nos provinces, de nombreux appels favorables à une révision me parviennent. Je n'y suis évidemment pas insensible » Ce n'est pas beau ça ! C'est digne de figurer dans les dialogues de Louis de Funès.
Pourtant, il ne peut rivaliser avec notre regretté Général. Tenez-vous bien, en pleine séance d'ouverture de la conférence, celle sous Chirac, quand les chefs d'Etat, comme des petits pois en rangs serrés, du plus petit au plus grand, écoutent religieusement le grand Manitou de Paris, le chef Eyadema, qui a comme voisin de droite Hissène Habré, et en Face Mobutu Sese Seko, ne cesse de donner des coups de coudes à l'ancien rebelle en désignant l'homme à la chéchia de léopard, du menton : « il a la plus grosse » répète t-il. Hissène Habré gêné, fait mine de ne pas comprendre. Eyadema repart de plus belle, il se penche cette fois, dans le creux de l'oreille de son voisin, il réaffirme l'air amusé, « il a la plus grosse ». Hissène Habré étouffe un rire. Satisfait de l'effet, le président Togolais, qui vient de changer l'article 59, certainement pour rivaliser avec l'homme léopard. Malgré sa promesse de 1999, il peut dorénavant se représenter à la présidence de la République précise, « il a la plus grosse fortune ». Quand certains pleurent des blagues a plusieurs millions, d'autres rient.
1 commentaire:
Good post.
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